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De la nourriture à volonté
La plupart d’entre nous sommes dans un rapport consumériste avec la nourriture. Elle est à notre disposition et nous pouvons nous empiffrer. Lorsque nous mangeons, nous ne savons même plus si nous avons réellement faim. Nous mangeons par habitude, nous mangeons par goût, nous mangeons pour l’aspect social, nous mangeons par ennui, nous mangeons par réflexe, nous mangeons parce que c’est bon, parce qu’on s’ennuie, parce qu’il faut bien, parce qu’il est l’heure, pour être sûr de ne pas manquer plus tard, pour s’anesthésier,… Nous ne manquons pas de raisons pour manger!
De la nourriture de mauvaise qualité
Aujourd’hui, on mange trop et en plus, on mange n’importe quoi ! Entre les OGM, les pesticides, le gluten, les perturbateurs endocriniens, les produits industriels, les plats «micro-ondisés » et le « réfrigéré », notre assiette ressemble plus à un champ de bataille qu'à un festin. Nous n’avons plus le temps de cuisiner : 3 repas par jour, 21 repas sur la semaine, on ne peut pas les réussir tous!
Tout est cher, emballé, et surtout… ça vient de loin, souvent par avion avant de se poser dans notre assiette. Et les légumes ? Cultivés à coup de pétrole! Les vaches ? Des stars du "hublot", elles n'ont même pas le temps de voir le ciel.
En résumé, on est malades de mal manger, et ça ne date pas d’hier. Le capitalisme est passé par là, et "la bouffe" est devenue un business. Nos agriculteurs, eux, en prennent plein la tête. Mais bon, pas de panique, hein ! Je ne veux pas vous ruiner le moral, mais il faut avouer qu'on a du pain sur la planche… littéralement.
3 repas par jour ? Vive la dictature du plat du jour !
Pourquoi manger trois fois par jour ? C’est la révolution industrielle qui a imposé trois repas par jour à des heures fixes... pour que tous les ouvriers puissent manger ensemble et n’arrêtent pas la chaîne de production. Est-ce que les hommes préhistoriques mangeaient trois fois par jour?! Je veux dire : même dans l'Antiquité, on n'avait pas le temps, on n'a pas le temps normalement de manger autant ou aussi souvent. Nous vivons dans une dictature de la nourriture. On mange beaucoup trop. Il faut donc réduire la quantité de nourriture.
Manger quand nous avons faim : la clé pour retrouver de l'énergie
Et si vous réduisez la quantité, ça va être très dur au début. Ensuite, vous sentirez beaucoup plus d'énergie. Au début du processus, vous allez sentir comme un syndrome de manque. Ensuite, votre corps va s'habituer. Si vous mangez déjà très peu, ne le faites pas. Il y a des personnes qui mangent déjà très peu. S'il vous plaît, vous mangez plus.
En vérité deux repas, voire un par jour suffisent amplement, mais la qualité doit être au rendez-vous. Nous ne devrions manger que quand nous avons faim. Par exemple, lorsque nous faisons des renvois de nourriture, cela signifie que le corps n’a pas encore fini de digérer ce qui précède. En ajoutant de la nouvelle nourriture à la nourriture non encore digérée, nous créons de très nombreuses toxines dans le corps et nous affaiblissons la digestion.
L’état d’esprit pour manger
Prendre le temps de manger.
Avoir de la gratitude pour la nourriture.
Avoir une forme de disponibilité mentale avant de manger.
Ne pas manger en regardant son smartphone.
Ne pas manger en étant en colère.
Ne pas manger en ruminant les événements qui nous ont précédés.
Ne pas manger en parlant beaucoup.
Ne pas manger en étant très triste.
Manger en étant conscient.
Manger en se connectant à la nourriture.
Manger en prenant le temps d'honorer la nourriture.
Manger avec l'attitude selon laquelle la nourriture est bonne pour nous. Cette attitude va changer quelque chose en nous.
Se préparer à recevoir de la nourriture
Tout d'abord, nous allons prendre le temps de saliver. Et notre corps va se préparer à recevoir la nourriture qu'il voit. Ce temps de préparation va améliorer notre digestion. 😋
Je me souviens d'une expression d'une nutritionniste qui me disait : "ne pas manger en mode poubelle" . Donc prendre le temps de mâcher. Prendre le temps de goûter. Et prendre le temps pour voir quel est l'impact de cette nourriture sur nous. Est-ce que cette nourriture va être lourde ? Est-ce que cette nourriture va être légère ? Bref, se donner le temps et l'espace de manger. La nourriture sera beaucoup mieux reçue. Dans ce contexte là, nous aurons moins vite faim.
Parler avant, parler après, mais pendant… chuuut ! 🤫
Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas parler en mangeant. On peut parler avant le repas, on peut parler après le repas, mais on ne peut pas parler en mangeant un repas. Le simple fait de mettre de la nourriture dans notre corps ne doit pas prendre trop de temps. Une fois que l'estomac est prêt pour recevoir la nourriture, il ne faut pas 2 h pour y placer cette nourriture, sinon l'estomac est en surchauffe et la digestion est en surchauffe. Nous perdons alors énormément d'énergie. De plus, le fait de parler beaucoup va amener l'énergie du vent dans la nourriture, ce qui est exactement l'opposé de l'énergie dont nous avons besoin. Pour manger, nous avons besoin de l'énergie de la terre et de l'eau, de l'énergie que l'on appelle kapha et non de l'énergie vâta. En outre, en parlant et en mangeant beaucoup, nous oublions notre objectif qui est de nous nourrir : de cette manière, nous ne nous traitons pas avec la justesse nécessaire. Parlons avant, parlons après, mais quand nous mangeons, mangeons!
La sensation de faim
Il faut prendre le temps de sentir qu'on a faim. Cette sensation de faim, c'est le moment dans lequel le corps se prépare à recevoir la nourriture et vous dit :" voilà, j'ai créé l'espace, maintenant je suis prêt, on peut manger"!
C'est une grande sagesse que de manger quand on a faim et de ne pas manger quand on n'a pas faim. Il faut éviter les apéritifs, les zakouskis, les chips, etc. qui vont occuper notre estomac : le corps ne sera plus prêt, il sera déjà occupé à digérer alors que le grand repas nous attend. On est très sûr de perdre beaucoup d'énergie dans ce type de repas là. Et si en plus on parle beaucoup, et si en plus on partage de repas avec des gens qui nous dérangent,... dans ces cas, ce sera compliqué de bien manger et de se sentir heureux d'avoir bien mangé.
Un bon repas, c'est un repas dans lequel on se sent léger après. Un bon repas ce n'est pas un repas après lequel on se sent lourd.
La nourriture est divine
Il est important de comprendre que, en Inde, la nourriture, c'est le divin. Les upanishad en parlent. Par exemple, annam na nindyât, ça veut dire "je m'engage à ne pas mépriser la nourriture". Elle dit aussi que la nourriture et le divin sont identiques. Qu'on appelle par exemple la nourriture Annapurneshvarî. Tant qu'elle est sacrée, et elle est d'autant plus sacrée qu'il y a eu de grandes famines en Inde. Aujourd'hui, nous disposons de tellement de nourriture que nous ne nous rendons plus compte de la chance que nous avons d'en manger.
Manger moins entrainera un plus grand contentement au moment de manger car on se rendra alors compte du caractère sacré de la nourriture. Et donc nous en achèterons moins parce que nous n'avons pas envie d'en jeter. Et se rendre compte du caractère sacré de la nourriture, c'est aussi se rendre compte du caractère sacré de notre corps et de qui nous sommes. C'est important pour retrouver une place dans l'univers.
Prendre soin de son alimentation
Mon message pour aujourd'hui, c'est que vous allez donner plus de soin à ce que vous mangez, sans être dans le contrôle, mais en respectant ce qui vous aide. La nourriture doit être agréable à regarder et vous devez prendre plaisir à manger. Pour cela, elle doit être sophistiquée, avec plusieurs goûts et préparée avec soin.
Ne changez pas d'un coup, car cela ne fonctionne pas. Prenez le temps pour changer. C'est bien que vous vouliez le faire, mais faites le progressivement. Essayez un plat une semaine, puis un autre la semaine suivante. Faites des changements comme manger à des heures différentes, mais de manière progressive, car dans le domaine de la digestion, c'est trop central dans le système humain pour tout changer d'un coup. Le système va se rebeller.
Transformez votre alimentation en douceur : l'approche consciente pour des repas divins
Avant de changer drastiquement toute la manière dont on mange et de remettre en cause toute notre alimentation, commençons par simplement remettre de la conscience dans nos repas, diminuer le nombre de nos repas. Apprécier chacun de nos repas comme étant quelque chose de divin qui va nous nourrir profondément. L'intérêt que nous avons pour la cuisine et pour la nourriture augmentera petit à petit et nous mangerons mieux, et de meilleure qualité. Je ne pense pas que l'approche qui consiste à radicalement tout changer d'un coup puisse fonctionner. Je suis plutôt partisan d'une conscience dans la nourriture: cette conscience va vous guider et elle va vous transformer sans effort.